Cette technique de bois brûlé, Shou-sugi-ban ou Yakisugi, d’origine japonaise, permet de protéger naturellement les bois de bardage par carbonisation et de le rendre durable. Il semble que cette protection puisse tenir jusqu’à 80 ans … Je ne serai donc pas là pour le vérifier… La pellicule de bois carbonisée crée une protection contre les UV, les intempéries et les insectes. Traditionnellement, c’est le cèdre d’où le nom de Sugi que l’on protège de cette façon, mais il semble que tous les conifères se prêtent à cette méthode. Une fois le bois carbonisé on le mouille, puis on brosse les résidus de charbon. Quand il est sec, on le badigeonne généreusement avec de l’huile de lin pour parfaire la finition. Une suite d’opérations assez longues, mais qui en théorie garantit un traitement du bois parfaitement naturel et durable.
Dans cet exemple, je vais utiliser de simple planche de pin de coffrage. Je commence par assembler mes 3 planches enfin de créer une cheminée dans lequel passera les flammes. L’objectif est de carboniser le bois de manière homogène sur toute la longueur donc il faut un gros tirage. La cheminée va faire office de tirage. On va pouvoir moduler la prise du feu, l’arrivée d’air en soulevant plus ou moins la cheminée par rapport au foyer.
Pour le feu, ce sera l’occasion d’utiliser nos nombreux copeaux !
1re tentative :
J’allume le feu dans un contenant puis je viens poser mes planches par-dessus.
Cette méthode n’est pas très efficace, la chaleur dégagée n’est pas assez forte.
2e tentative :
Pour cet essai, je bourre directement des copeaux bien secs à l’intérieur puis j’allume le feu. Je viens poser les planches au-dessus du contenant afin que les copeaux enflammés tombant restent dans une zone précise.
Cette technique est plus efficace avec des flammes qui montent haut. Le bruit de la torche est assez impressionnant également, cela souffle beaucoup.
Une fois les planches suffisamment brûlées, on éteint le feu et on vient décrocher les planches, puis on les arrose abondamment.
Le premier côté est fait. On passe à l’autre face en faisant la même chose.
Cette fois-ci, je décide de préparer le feu avec du petit bois. Là encore les flammes montent haut.
Une fois la carbonisation suffisante, on détache les planches et l’on vient les arroser.
On passe maintenant à l’étape du brossage pour éliminer les résidus de charbon du bois brûlé.
Pour la finition, je m’occupe des bords au chalumeau afin de les brûler eux aussi.
Je passe un dernier coup de brosse. On laisse sécher les planches. Je reviens le lendemain pour badigeonner généreusement le bois d’huile de lin.
Retour d’expérience :
J’ai fait plusieurs essais avec un petit feu ou avec une bourre faite de copeaux bien secs. L’avantage de la bourre c’est qu’on va avoir un feu qui va prendre très rapidement au départ et qui va être suffisant pour apporter de la chaleur à l’intérieur de la cheminée et que le feu se développe très rapidement et sur toute la hauteur.
Lors de la première tentative, on n’a pas suffisamment de chaleur malgré le tirage de la cheminée et il ne va pas se développer assez rapidement pour pouvoir obtenir vite des flammes sur toute la hauteur. J’aurai tendance à privilégier un amorçage du feu soit avec du papier journal soit avec des copeaux pour que ça prenne très vite.
Pour les délais : il est difficile de les estimer. Il y a bien sûr le temps que la flamme arrive jusqu’en haut. Je pense qu’environ 2 min à partir du moment où l’on a une belle flamme au-dessus c’est suffisant. Ici, j’ai trop brûlé le bois surtout pour la première face. Par endroit, j’avais brûlé sur quasiment 3mm d’épaisseur, ce qui est un peu trop. La deuxième tournée a été plus homogène. Comme on accroche en triangle les planches, sur les chants on a parfois des zones qui ne sont pas brûlées. On a une finition qui est nécessaire à faire au chalumeau.
Pour l’étape du badigeonnage d’huile de lin, le bois boit énormément et j’ai mis environ 1L pour faire les 3 planches, 6 faces.
La capacité du bois à fortement absorber l’huile de lin fait qu’il se conserve longtemps. Il semblerait que l’on puisse conserver ces planches 80 à 100 ans même. Mais je n’en demande pas autant.
Retrouvez en détail les étapes en vidéo :
1 an plus tard, voici le retour sur la conservation de mon bois soumis aux aléas de la météo réunionnaise.
Retrouvez mes formations ici : https://www.samuelmamias.com/les-formations/
Salut.
Géniale ta vidéo 🙂
Peut on le faire sur un bois de palette ?
Il faut essayer